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Les Démons Renégats
Si les Forces du Bien sont autoritaires, celles du Mal peuvent sembler plus sympa à vivre. Pas de normes, pas de morale, rien qui empêche le Démon de s'amuser.
Pourtant, comme chez leurs confrères angéliques, il arrive que des Démons se fassent la belle un beau jour. Et cela, dans des proportions tout à fait semblables, alors qu'un Démon Renégat peut être certain de finir sa petite expérience en Enfer.
Les Démons quittent la partie pour les mêmes motifs que leurs homologues. L'amour bien entendu, qui est capable de bien des choses, même de rendre sobre un alcoolique ou de transformer le pire des salauds (responsable de meurtres ou d'une émission de divertissement sur le service public) en papa gâteau. La haine bien entendu: haine des humains, des Anges ou des autres Démons. Il arrive qu'ils les détestent tellement que les minces limites posées par les Forces du Mal soient trop pour eux et qu'ils se lâchent pour enfin pouvoir tuer des humains innocents (ce qui est interdit je vous le rappelle). La pression de la hiérarchie peut, aussi pousser un Démon à reprendre sa liberté. Même si celle-ci est loin d'être envahissante que celle des Forces du Bien, elle peut rapidement devenir une vraie épine dans le pied d'un Démon mal noté, grande gueule, ou pris en grippe par un supérieur. La loi du plus fort ne réussit pas à tout le monde, surtout quand un petit enfoiré qui vous en veut personnellement depuis une éternité atteint le grade 3 et est bien décidé à vous en faire baver jusqu'à la fin de vos jours.
Il arrive aussi que des Démons désertent par pureté, et ce, de plusieurs manières différentes. Qu'ils soient attirés par les humains, dans un mouvement de bonté soudain, ou qu'ils se battent pour l'objectif officiel des Forces du Mal (c'est-à-dire la liberté de l'humanité), ce sont des idéalistes chacun à leur manière et ils ne peuvent décidément pas s'épanouir en Enfer. Deux des causes majeures de désertion sont pourtant le désir de liberté et la lassitude. Quoi qu'on en dise, les Démons restent moins libres que les humains, qui ont encore la possibilité de faire un choix moral. Pour le Démon le choix est théoriquement déjà fait d'avance et certains d'entre eux ne le supportent plus: à quoi bon faire le Mal si on n'a pas le choix à la base? L'ennui peut aussi s'installer chez des Démons ayant été incarnés de nombreuses fois, lassés des meurtres, des mesquineries et des souffrances infligées. En fait, le Mal, c'est très surfait et au bout d'un moment, ça peut devenir très routinier d'étriper, de violer et de torturer. D'autant que les Forces du Bien ont un alibi pour mener leur guerre, un but. L'Enfer est beaucoup plus nihiliste, et les idéalistes dont nous vous parlions à l'instant sont bien rares… Certains finissent par en avoir marre et décident de quitter le bercail pour aller voir s'ils peuvent trouver de quoi s'amuser autrement. On ne vous parle pas nécessairement d'aller construire des hôpitaux en Afrique pour donner un but à sa vie. C'est plus souvent pour tester ses propres limites, pour découvrir jusqu'où il peut faire le Mal une fois affranchi des limites de sa hiérarchie, qu'un Démon décide de devenir Renégat. Ceux qui entrent dans cette catégorie sont souvent des individus très puissants, des grades 3 qui ont participé ou déclenché des guerres sanglantes et qui veulent voir s'ils peuvent aller plus loin. Ils laissent sur leur chemin une traînée sanglante et sont très dangereux – leur quête d'identité ne se terminera qu'à leur mort, qui sera souvent très violente.
Mais la raison principale pour laquelle un Démon pourrait vouloir quitter son camp est l'orgueil. Ils ne sont pas intéressés par la liberté, ou plutôt, si, mais dans une perspective déformée puisque celle-ci devient la simple conséquence de ce qu'ils cherchent vraiment: la puissance! Ils veulent être les plus forts, les plus méchants, les plus vicieux. Le seul petit problème est que, comme dirait l'autre, "il n'y a qu'un seule grade 4". Et les rangs des Princes sont déjà bien trop encombrés pour que tout projet de promotion sociale puisse être pris en compte. D'autant que pour ce genre de Démons, l'objectif avoué est carrément le grade 5 – en un mot, ce qu'ils veulent vraiment, c'est être Satan à la place de Satan. Ben oui mon vieux, et puis quoi encore?
Les Démons Renégats font moins les malins une fois que l'irréparable a été commis. Tous subissent exactement la même chose qu'un Ange de même métal, pour les mêmes raisons magiques. Plus de pouvoir annexe, plus d'invocation, moins de PP et plus d'immortalité. Leur signature énergétique est également transformée, pour les mêmes raisons que dans le cas des Anges. Il s'agit bien de les couper de l'Enfer et de faire en sorte qu'ils ne bénéficient plus des avantages qui vont avec, mais également empêcher qu'ils ne soient retrouvés trop rapidement. Cet état de fait repose sur une décision de Lucifer lui-même.
Même s'il est reconnu par la hiérarchie, le statut de Renégat n'existe pas non plus en Enfer de manière légale. Pire, se rebeller n'est pas un crime et n'est en aucun cas sanctionnable: ils ont juste choisi le mauvais côté de la Force, mais après tout, chacun sa merde. De fait, cela amuse beaucoup Samaël, et lui rappelle de bons souvenirs de sa propre révolte. Il ne donne donc aucune consigne pour que de tels individus soient pourchassés ou éliminés. Par contre, une fois qu'un Démon a pris sa décision, il se débrouille. Il n'a plus aucun droit en Enfer et s'il se fait massacrer par une équipe d'Andromalius, tant pis pour lui. Si Lucifer n'est pas revanchard avec ceux qui le quittent dans une grande quête mégalomane du pouvoir, il n'est pas tendre avec ceux qui échouent. C'est-à-dire qu'un Démon qui regretterait sa décision et voudrait revenir au bercail, effrayé par sa nouvelle mortalité, peut toujours se brosser. Satan interdit strictement aux Renégats de réintégrer les Forces du Mal: une fois qu'ils ont pris leur décision, c'est une bonne fois pour toutes. Cet état de fait est de notoriété publique, chaque Démon sachant très bien ce qui l'attend en cas de désertion. Cela n'empêche pas certains de se rebeller, tant la mégalomanie et le besoin d'air frais sont des pathologies répandues en Enfer.
Les serviteurs humains et les morts-vivants peuvent reprendre leur liberté quand ils le veulent, même si les zombies sont en général trop cons pour ça. C'est au Démon qui possède le pouvoir concerné de décider quoi faire de son subordonné en vérité.
Généralement, il le tue ou le dénonce aux Forces du Bien pour rigoler, faut pas déconner non plus. Le cas des Familiers est un peu différent, puisqu'ils sont à mi-chemin entre les morts-vivants et les Démons. Ils ont donc le droit de se rebeller eux aussi mais, s'ils se font gauler, ils passent directement par la case Tartare sans toucher le RMI, et pour l'éternité.
Les Renégats ne sont officiellement pas pourchassés par les Forces du Mal. Cela dit, il n'est pas non plus interdit de le faire. Le rôle d'Andromalius n'est en aucun cas de s'occuper de ce problème, il doit juste veiller à la pureté des Forces du Mal et des serviteurs au service de Lucifer. C'est donc un pur loisir du Prince du Jugement qui fait rechercher cette vile engeance sur ses heures de sommeil et compose des équipes pour leur faire la peau. Il ne juge d'ailleurs jamais les renégats pour leur défection, mais bien pour les inévitables entorses aux principes infernaux qui vont avec. Tout Démon a droit de vie et de mort sur un Démon Renégat et les actions de la Garde Carmine, cette organisation qu'a créée Belial pour s'occuper de ses propres Renégats, ne sont pas illégales. Seulement, la Garde marche officieusement sur les plates-bandes d'Andromalius et le Prince du Feu ne tient pas à ce que cela s'ébruite, de peur que le Prince de la Justice ne devienne un adversaire politique. Quand un Renégat est repris, il est éliminé et se retrouve directement en Enfer, où il est emprisonné pour un temps proche de l'éternité. A ce jour, aucun Démon de ce type n'a encore reçu l'autorisation de revenir sur Terre, même sous la forme d'une simple Goule…
Il peut arriver qu'un Démon décide de passer dans l'autre camp et tente de rejoindre le Paradis. Autant dire que ses chances sont minimes (mais les chances qu'un Démon veuille redevenir un Ange sont de toutes façons très réduites). Dans ce cas de figure, il sera pourchassé par tous les Enfers. S'il parvient à trouver un serviteur d'Ange sans se faire hacher menu, il pourra lui demander le pardon. Celle-ci fera mener une enquête sur le Démon, et, dans l'intervalle, ne le protègera pas de ses anciens camarades qui ne manqueront pas de vouloir lui faire la peau. Le processus dure souvent plusieurs mois avec des rencontres régulières dans des terrains neutres (Chez Régis par exemple) et se conclut avec la rencontre avec un grade 3. Celui-ci l'accueille alors dans les Forces du Bien, ou bien lui fait la tête. S'il est embrigadé, ses pouvoirs subissent le même changement que dans le cas d'un Ange Transfuge (langage, aura, perte des pouvoirs trop démoniaques et retirage des autres). Il choisit alors son Archange: Michel, Ange, ou encore Janus si c'est un ancien de Valefor. Les Autres Archanges n'ont pas confiance et refusent pratiquement tout le temps ce type de serviteurs. Ce manque de confiance se fera d'ailleurs sentir dans toute la carrière future de l'Ange fraichement sauvé, et Dominique lui tombera dessus personnellement un moindre prétexte. Sympa non?
Les Démons Renégats, contrairement aux Anges, regrettent rarement leur nouvelle vie. Ils savaient exactement ce qui allait leur arriver et prennent leur décision en toute connaissance de cause. Ils se soucient donc peu de leur sécurité personnelle et vivent à 300 à l'heure. Ils sont généralement bien préparés au conflit physique et se baladent armés en permanence. Ajoutez à cela qu'un Démon qui déserte est souvent un grade 2 ou 3, qui a eu du temps pour accumuler de l'expérience et de la roublardise, et vous comprendrez qu'il est souvent à même de se débarrasser d'une équipe de Démons débutants tant il est vicieux, puissant et malin. L'état d'esprit d'un Renégat varie bien sûr selon la raison qui l'a fait quitter les Forces du Mal, mais la mégalomanie, la cruauté et une certaine insouciance sont des traits psychologiques souvent majeurs. A l'inverse, il existe une petite minorité d'individus désabusés ou idéalistes, qui sont souvent encore plus dangereux que les premiers puisqu'ils comptent bien profiter de leur liberté le plus longtemps possible.